Complainte détaillée.
Title
Complainte détaillée.
Subtitle
Sur l'assassinat commis par un Boulanger de Sceaux & sa femme, envers un Marchand de Bestiaux de Lonjumeau.
Air: Si j'avois eu la crainte du bon Dieu.
Air: Si j'avois eu la crainte du bon Dieu.
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Si j'avois eu la crainte du bon Dieu.
Transcription
APprochez peuple tendre,
avec humanité,
venez donc pour entendre
l'horrible cruauté
de moi & de ma femme:
hélas! vraiment
il faut être dans l'ame
bien méchant.
Nous faisions bon commerce,
gagnant bien de l'argent,
pain, grains de toute espece,
vivant fort aisément;
mais l'on devient perfide
par malheur
lorsque l'ambition guide
notre coeur.
Nous faisions résidence
depuis long-tems à Sceaux;
nous avions connoissance
d'un Marchand de bestiaux,
faisant affaire ensemble,
très-souvent:
quand j'y pense, j'en tremble,
trait sanglant!
Un jour, pour marchandise
chez nous il se rendit;
avec grande franchise
aussi-tôt il nous dit
qu'il avoit bonne somme
en son gousset:
mais hélas! le pauvre homme
se perdoit.
Pour avoir ses richesses
nous lui faisions accueil;
mais ces traîtres carresses
le menoient au cerceuil,
ayant bu, sans défiance,
quelques coups,
à dormir il commence
près de nous.
Ma femme, la premiere
d'un sabot se saisit,
d'une main meurtriere
tout de sang le couvrit;
aussi tôt je me leve
en vrai bourreau,
d'un marteau je l'acheve,
quel tableau.
Tous deux d'un air terrible,
après lui acharnés
de cent coupls on le crible
sans en être étonnés:
après, d'une serviette
bien marquée
nous lui couvrons la tête
tout tachée.
Nous le menons ensuite
dessus le grand-chemin:
mais on connut bien vite
quel étoit l'assassin;
voyant notre serviette
toute en sang,
on vient, on nous arrête
dans l'instant..
A un supplice infâme
nous sommes condamnés,
la noirceur de notre âme
nous y a entraînés,
que chacun nous contemple
maintenant
ah, c'est périr ensemble
tristement.
Le mari à sa femme.
Trop malheureuse femme,
faut il ainsi finir?
j'en sens dedans mon âme
un cuisant repentir;
& ce que je regrette
fortement
de nos enfans la perte
maintenant.
La femme à son mari.
Dans mon coeur la tendresse
se reveille à présent:
faut-il qu'on les délaisse
hélas si tristement
faut qu'on les abandonne
c'est certain:
que le Seigneur leur donne
meilleure fin.
Vous qui de nos supplices
êtes les spectateurs,
évitez tous les vices
qui causent nos malheurs;
que chacun de vous tremble
de tels coups
& vivez bien ensemble
chers époux.
avec humanité,
venez donc pour entendre
l'horrible cruauté
de moi & de ma femme:
hélas! vraiment
il faut être dans l'ame
bien méchant.
Nous faisions bon commerce,
gagnant bien de l'argent,
pain, grains de toute espece,
vivant fort aisément;
mais l'on devient perfide
par malheur
lorsque l'ambition guide
notre coeur.
Nous faisions résidence
depuis long-tems à Sceaux;
nous avions connoissance
d'un Marchand de bestiaux,
faisant affaire ensemble,
très-souvent:
quand j'y pense, j'en tremble,
trait sanglant!
Un jour, pour marchandise
chez nous il se rendit;
avec grande franchise
aussi-tôt il nous dit
qu'il avoit bonne somme
en son gousset:
mais hélas! le pauvre homme
se perdoit.
Pour avoir ses richesses
nous lui faisions accueil;
mais ces traîtres carresses
le menoient au cerceuil,
ayant bu, sans défiance,
quelques coups,
à dormir il commence
près de nous.
Ma femme, la premiere
d'un sabot se saisit,
d'une main meurtriere
tout de sang le couvrit;
aussi tôt je me leve
en vrai bourreau,
d'un marteau je l'acheve,
quel tableau.
Tous deux d'un air terrible,
après lui acharnés
de cent coupls on le crible
sans en être étonnés:
après, d'une serviette
bien marquée
nous lui couvrons la tête
tout tachée.
Nous le menons ensuite
dessus le grand-chemin:
mais on connut bien vite
quel étoit l'assassin;
voyant notre serviette
toute en sang,
on vient, on nous arrête
dans l'instant..
A un supplice infâme
nous sommes condamnés,
la noirceur de notre âme
nous y a entraînés,
que chacun nous contemple
maintenant
ah, c'est périr ensemble
tristement.
Le mari à sa femme.
Trop malheureuse femme,
faut il ainsi finir?
j'en sens dedans mon âme
un cuisant repentir;
& ce que je regrette
fortement
de nos enfans la perte
maintenant.
La femme à son mari.
Dans mon coeur la tendresse
se reveille à présent:
faut-il qu'on les délaisse
hélas si tristement
faut qu'on les abandonne
c'est certain:
que le Seigneur leur donne
meilleure fin.
Vous qui de nos supplices
êtes les spectateurs,
évitez tous les vices
qui causent nos malheurs;
que chacun de vous tremble
de tels coups
& vivez bien ensemble
chers époux.
Crime(s)
murder, robbery
Gender
Date
Notes
followed by Dialogue entre Cartouche et Mandrin, sur la réception de Desrues en Enfer.
Air: Il est en peine. Par DesHayes
Air: Il est en peine. Par DesHayes
Collection
Citation
“Complainte détaillée.,” Execution Ballads, accessed October 12, 2024, https://omeka.cloud.unimelb.edu.au/execution-ballads/items/show/980.