Complainte (crime de Sotteville)
Title
Complainte (crime de Sotteville)
Synopsis
Félix Alavoine, an innkeeper in Sotteville, beat and strangled his wife, née Emilie Sénéchal, veuve Bénard, on 27 August 1881, before setting fire to the inn. His motive was to take the savings of his wife (whom he had mistreated throughout their four years of marriage) which totaled several thousand francs, in order to win the favour of the daughter of his first wife, Ernestine Bénard, 16, whom he had desired since the previous year. He was condemned to death on 22 November 1881 in Rouen, pardoned on 23 February 1882.
Image / Audio Credit
Bibliothèque municipale de Rouen, Br g 1, https://complaintes.criminocorpus.org/complainte/complainte-99/
Set to tune of...
Transcription
Ecoutez, gens de la ville,
Et de tous les autres lieux,
Le récit du crime affreux
Consommé dans Sotteville
Par un homme sans pitié,
Sur sa trop douce moitié.
Cette cité renommée
Pour ses oeufs et son esprit,
Pleine de surprise apprit,
Etant à peine éveillée,
De vrais et tristes détails
Qui sont des épouvantails.
Un homme plein de colère
Pour un violent sermon
(Qu'il méritait pour de bon)
Prêché par le commissaire,
Sur sa femme s'est vengé
Aussitôt qu'elle eut mangé.
A sa chambre il monta vite
Là, sans crainte et sans remords,
Bien qu'elle n'avait pas tort,
Lui, qu'un moindre rien irrite,
Il lui sauta sur le cou,
Et l'asphyxia du coup.
Voyant la triste victime
A ses pieds... Par quel moyen,
Dit-il, ferais-je donc bien.
Pour cacher un si grand crime...
Ce malfaiteur sans aveu
Songe à recourir au feu.
Les planches étant d'essence
De bois facile à brûler
A l'instant, sans sourciller,
Il renversa de l'essence.
Malgré sa précaution,
Pas ne brûla la maison.
Par coupable comédie,
En son idée il voulait
Dissimuler son forfait,
Recourant à l'incendie,
Mais le feu ne brûla pas,
Ce qui fit son embarras.
Aussitôt que la police
Ouït certaines rumeurs,
Pour éclaircir ces clameurs
Le livrait à la justice,
Qui, par droit et par raison,
Le vérouillait en prison.
Avec bonne vigilance
Son procès on instruisit,
Et bientôt on découvrit
Les causes de sa vengeance,
Révélant les preuves pour
Les bien montrer au grand jour.
Après vingt-sept témoignages
Qu'on recueillit avec soin,
Il ne fut donc pas besoin
D'en entendre davantage.
Chacun d'eux vint l'accabler
Sans le faire se troubler.
Malgré la défense mâle
De son brillant avocat,
Le jury le condamna
A la peine capitale.
Il entendit son arrèt
D'un visage clair et net.
Dieu, dans sa grâce ineffable,
Pour cause de ses remords,
Pardonnera tous les torts
A cet homme si coupable.
Les hommes, voyant ceci,
Pourront pardonner aussi.
Morale
Que l'on vous dise de suite
Gens ladres et garnements,
Sans vertus ni sentiments,
Où doit mener l'inconduite
Elle n'a pour triste sort
Que la misère et la mort.
Et de tous les autres lieux,
Le récit du crime affreux
Consommé dans Sotteville
Par un homme sans pitié,
Sur sa trop douce moitié.
Cette cité renommée
Pour ses oeufs et son esprit,
Pleine de surprise apprit,
Etant à peine éveillée,
De vrais et tristes détails
Qui sont des épouvantails.
Un homme plein de colère
Pour un violent sermon
(Qu'il méritait pour de bon)
Prêché par le commissaire,
Sur sa femme s'est vengé
Aussitôt qu'elle eut mangé.
A sa chambre il monta vite
Là, sans crainte et sans remords,
Bien qu'elle n'avait pas tort,
Lui, qu'un moindre rien irrite,
Il lui sauta sur le cou,
Et l'asphyxia du coup.
Voyant la triste victime
A ses pieds... Par quel moyen,
Dit-il, ferais-je donc bien.
Pour cacher un si grand crime...
Ce malfaiteur sans aveu
Songe à recourir au feu.
Les planches étant d'essence
De bois facile à brûler
A l'instant, sans sourciller,
Il renversa de l'essence.
Malgré sa précaution,
Pas ne brûla la maison.
Par coupable comédie,
En son idée il voulait
Dissimuler son forfait,
Recourant à l'incendie,
Mais le feu ne brûla pas,
Ce qui fit son embarras.
Aussitôt que la police
Ouït certaines rumeurs,
Pour éclaircir ces clameurs
Le livrait à la justice,
Qui, par droit et par raison,
Le vérouillait en prison.
Avec bonne vigilance
Son procès on instruisit,
Et bientôt on découvrit
Les causes de sa vengeance,
Révélant les preuves pour
Les bien montrer au grand jour.
Après vingt-sept témoignages
Qu'on recueillit avec soin,
Il ne fut donc pas besoin
D'en entendre davantage.
Chacun d'eux vint l'accabler
Sans le faire se troubler.
Malgré la défense mâle
De son brillant avocat,
Le jury le condamna
A la peine capitale.
Il entendit son arrèt
D'un visage clair et net.
Dieu, dans sa grâce ineffable,
Pour cause de ses remords,
Pardonnera tous les torts
A cet homme si coupable.
Les hommes, voyant ceci,
Pourront pardonner aussi.
Morale
Que l'on vous dise de suite
Gens ladres et garnements,
Sans vertus ni sentiments,
Où doit mener l'inconduite
Elle n'a pour triste sort
Que la misère et la mort.
Composer of Ballad
Onésime Mousquet
Crime(s)
murder
Gender
Date
Printing Location
Imprimerie Nouvelle, Rouen
URL
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k278029c/f2.item.r=%22Alavoine%22sotteville.zoom
Collection
Citation
“Complainte (crime de Sotteville),” Execution Ballads, accessed November 22, 2024, https://omeka.cloud.unimelb.edu.au/execution-ballads/items/show/1204.