Chanson du baillif de Pontoyse, sur le vieil chant.

Title

Chanson du baillif de Pontoyse, sur le vieil chant.

Synopsis

Song mocks the desecration of the corpse of the baillif, executed for encouraging Protestant worship

Set to tune of...

[works to 'Mademoiselle voulex-vous danser?]

Transcription

Voulez vous ouyr chansonnette
De ce huguenot maudict:
C’est du Baillif de Pontoyse
Qui a perdu son credit.

C’est du Baillif de Pontoyse
Qui a perdu son credit,
Par sa malheureuse vie
A bien gaigné à mourir.

Par sa malheureuse vie
A bien gaigné à mourir,
Car il estoit heretique
Ennemy de Iesus Christ.

Car il estoit heretique
Ennemy de Iesus Christ,
De la ville de Pontoyse,
A Paris s’en vont mourir.

De la ville de Pontoyse,
A Paris s’en vont mourir,
Dedans la place de Greve,
Son dernier testament fit.

Dedans la place de Greve,
Son dernier testament fit,
Sathan fut son secretaire,
Qui l’a bouté en escrit.

Sathan fut son secretaire,
Qui l’a bouté en escrit:
Et il a laisse sa teste,
Pour porter en son pays.

Et il a laisse sa teste,
Pour porter en son pays,
Et son ame à tous les diables
Qu’ils la facent bien nourrir.

Et son ame à tous les diables
Qu’ils la facent bien nourrir,
Et son corps à la voirie
Avec ses bons amis.

Et son corps à la voirie
Avec ses bons amis
Ses executeurs il laisse
Les bons enfans de Paris.

Ses executeurs il laisse
Les bons enfans de Paris,
Point n’y fallut de Notaire
Pour le bouter en escrit.

Point n’y fallut de Notaire
Pour le bouter en escrit,
N’eurent pas plustost la charge
Qu’ils l’ont esté accomplit.

N’eurent pas plustost la charge
Qu’ils l’ont esté accomplit,
Quand il fut à la potence
Bien tost en bas il fut mis.

Quand il fut à la potence
Bien tost en bas il fut mis,
On le traine à la voirie
Comme il avoit desservy.

On le traine à la voirie
Comme il avoit desservy
Par les ruisseaux de la ville,
Apres qu’on leur faict mourir.

Par les ruisseaux de la ville,
Apres qu’on leur faict mourir,
En fort belle compagnie
Et de grands & de petits.

En fort belle compagnie
Et de grands & de petits,
Qui ont chanté son service,
Comme au nez d’argent on fit.

Qui ont chanté son service,
Comme au nez d’argent on fit,
Baillif Baillif de Pontoyse
T’as bien perdu ton credit.

Baillif Baillif de Pontoyse
Tu as bien perdu ton credit,
Tu soulois vivre en liesse,
Maintenant tu es brovy.

Tu soulois vivre en liesse,
Maintenant tu es brovy,
On te traine à la voirie
Avec tes bons amis.

On te traine à la voirie
Avec tes bons amis,
Par les enfans de la ville
Qui en sont bien resiouys.

Par les enfans de la ville
Qui en sont bien resiouys,
Qui fit ceste chansonnette
Fut un enfant de Paris.

Qui fit ceste chansonnette
Fut un enfant de Paris,
Qui voudroit bien voir deffaire
Tous ces huguenots maudicts.

La potence fut trainée,
Par tous ces enfans petits,
Jusques à son cymetiere
Pour faire honneur au Baillif.

X. de Bordeaux.

Method of Punishment

hanging [desecration by mob]

Crime(s)

heresy

Gender

Date

Execution Location

Paris

Printing Location

Paris: Nicolas Bonfons, 1575Basle/Bäle

Composer of Tune

Christophe Bordeaux

Notes

Google Books: E. William Monter, Judging the French Reformation: Heresy Trials by Sixteenth-century Parlements, p. 219:
When they [Parlement of Paris] hanged the lieutenant of Pontoise in July 1562 for actively promoting public worship by Protestants, a Parisian parish priest noted that he was ‘the first person executed at Paris as a Huguenot since Francis II’s pardon of Amboise’.
Denis Crouzet, Les Guerriers de Dieu: p 90 ‘Le temps du ‘triomphe de la guerre’:
Signes que se répètent pour ceux qui risqueraient d’en oublier la valeur d’avertissement: le 23 juillet 1562, fut mis à mort en Grève le lieutenant du bailli de Pontoise, convaincu d’avoir voulu livrer la ville de Pontoise au parti huguenot; ‘le bourreau ne l’eust pas presque executé que les enfans luy prindrent entre les mains le corps mort, et le trainèrent parmy la boue, le dechirèrent en beaucoup de pièces, et puis le jectèrent à la revyere’. L’ultime composante du parcours rituel est un retour à son point de départ, vers la potence que les enfants brisent et brûlent, langage imagé, mystérieux, qui est une sorte de visualisation du Logos prophétique, du verdict de condamnation annoncé par Jérémie 5, ‘Je vais faire un feu et de ce peuple, des fagots, le feu les dévorera’.

Citation

“Chanson du baillif de Pontoyse, sur le vieil chant.,” Execution Ballads, accessed November 3, 2024, https://omeka.cloud.unimelb.edu.au/execution-ballads/items/show/1004.

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