On y a coupé la tête!
Title
On y a coupé la tête!
Synopsis
Henri Pranzini is beheaded for the murder of three women. see NY Times clipping
Image / Audio Credit
Pamphlet location: Bibliothque historique de la Ville de Paris, Actualités 152 grand format. Recorded in Thomas Cragin, Murder in Parisian Streets, p. 119.
Set to tune of...
En r'venant d' la R'vue
Transcription
I.
C'en est fait, l'humaine justice,
A fait son oeuvre : il est cramsé.
C'est ainsi que fallait qu'finisse
L'existence de ce déclassé.
Vous pouvez respirer, mesdames,
Il n'est plus ce tueur de femmes,
C'est un bel homm' de moins, c'est vrai,
Mais laquell' de vous le r'grett'rait?
Il était fait au tour,
Il faisait bien la cour
Il avait l'air trs comm' il faut,
Mais il avait un grand défaut :
C'était, pour leur argent,
Que l'gueux faisait semblant
D'aimer l'sexe charmant
Qui le désirait pour amant.
REFRAIN:
On y a coupé
La tte sans pitié,
Il ne l'a pas volé,
Pas vrai, mesdames?
C'est fait, a y est,
Entre nous, c'est bien fait,
Mon vieux voilà c'que c'est
Qu' d'occir des femmes!
II.
D'puis Troppmann de triste mémoire
On n'avait pas vu crim' pareil.
Non, vraiment, c'est à ne pas croire
Qu'y ait d' si grands bandits sous l' soleil.
C'est horrible quand on y pense,
Et dir' qu'il parlait d'innocence!
Et qu' puisqu'i' n'y avait pas d'témoins,
L'acquitter on n' pouvait fair' moins.
Ah! quell' blagu'! depuis quand
A-t-on vu des brigands,
A leur crim' convier les passants?
C'est trop risible assurément.
Et quel drôl' d'alibi:
<<Je partageais le lit
D'une dame qu'ici
Je n' veux pas nommer>> -- brav' Henri!
REFRAIN
III.
Aux jug's il avait promis d'faire
De graves révélations,
Avant de quitter cette terre
- Il avait ses intentions -
Ce n'était peut-tre pas bte,
Mais a ne sauva pas sa tte.
Puisqu'il la perdit, l' pauvr' garon,
Et qu'elle est séparé d' son trone.
öˆa pourra lui servir
De l'on pour l'avenir,
C'est un bon moyen de guérir
La rag' de tuer, faut s'en servir,
Jusqu'à c' qu'on ait trouvé
Le moyen d' corriger
Les gens sans les tuer
C' qui s'rait moins vif il faut l'avouer.
REFRAIN
C'en est fait, l'humaine justice,
A fait son oeuvre : il est cramsé.
C'est ainsi que fallait qu'finisse
L'existence de ce déclassé.
Vous pouvez respirer, mesdames,
Il n'est plus ce tueur de femmes,
C'est un bel homm' de moins, c'est vrai,
Mais laquell' de vous le r'grett'rait?
Il était fait au tour,
Il faisait bien la cour
Il avait l'air trs comm' il faut,
Mais il avait un grand défaut :
C'était, pour leur argent,
Que l'gueux faisait semblant
D'aimer l'sexe charmant
Qui le désirait pour amant.
REFRAIN:
On y a coupé
La tte sans pitié,
Il ne l'a pas volé,
Pas vrai, mesdames?
C'est fait, a y est,
Entre nous, c'est bien fait,
Mon vieux voilà c'que c'est
Qu' d'occir des femmes!
II.
D'puis Troppmann de triste mémoire
On n'avait pas vu crim' pareil.
Non, vraiment, c'est à ne pas croire
Qu'y ait d' si grands bandits sous l' soleil.
C'est horrible quand on y pense,
Et dir' qu'il parlait d'innocence!
Et qu' puisqu'i' n'y avait pas d'témoins,
L'acquitter on n' pouvait fair' moins.
Ah! quell' blagu'! depuis quand
A-t-on vu des brigands,
A leur crim' convier les passants?
C'est trop risible assurément.
Et quel drôl' d'alibi:
<<Je partageais le lit
D'une dame qu'ici
Je n' veux pas nommer>> -- brav' Henri!
REFRAIN
III.
Aux jug's il avait promis d'faire
De graves révélations,
Avant de quitter cette terre
- Il avait ses intentions -
Ce n'était peut-tre pas bte,
Mais a ne sauva pas sa tte.
Puisqu'il la perdit, l' pauvr' garon,
Et qu'elle est séparé d' son trone.
öˆa pourra lui servir
De l'on pour l'avenir,
C'est un bon moyen de guérir
La rag' de tuer, faut s'en servir,
Jusqu'à c' qu'on ait trouvé
Le moyen d' corriger
Les gens sans les tuer
C' qui s'rait moins vif il faut l'avouer.
REFRAIN
Method of Punishment
decapitation (guillotine)
Crime(s)
murder
Gender
Date
Execution Location
Paris
Printing Location
Paris. L. Gabillaud, auteur-éditeur, 228, rue Saint-Denis, 228.
Date Tune First Appeared
1886
Notes
See NY Times clipping below for synopsis of case:
En r'venant d' la R'vue:
1886 - Paroles de Lucien Delormel et Léon Garnier, musique de Louis-César Désormes.
Le grand succs des années quatre-vingt, c'est celui-là, créé par Paulus, en mai 1886 à La Scala, Paulus qui avait entamé difficilement une carrire d'interprte dix ans auparavant mais qui, un jour, découvrit qu'il pouvait soulever l'enthousiasme du public en se promenant d'un bout à l'autre de la scne, dansant, gesticulant, suant, tout en chantant "Les pompiers de Nanterre" [*]. - Sans le savoir, il venait de créer un genre nouveau, celui du gambilleur (de gambille, mot picard signifiant jambe et, par extension, danse), particulirement adapté pour chanter "En revenant de la Revue".
Il n'a pas été filmé - voir la note [**] ci-dessous - et sa voix n'a jamais été enregistrée (voir la note [***]) mais les descriptions que l'ont faites de ses prestations ses contemporains, les disques publiés sous son nom, les affiches et les photos qu'ils nous a laissées nous donnent une assez bonne idée de ce que devait tre un tour de chant à la Paulus. - Plus tard, d'autres artistes viendront et gambilleront sur scne : Mayol dont toutes les chansons furent tout au long de sa arrire accompagnées de gestes et de pas de danse, Georgius, aussi, qui essoufflait son public mais qui, lui, n'était jamais essoufflé ou encore Georges Milton qui, lui, a eu le bonheur (pour nous) d'tre filmé (voir en sa page, l'extrait de "La fille du Bédouin"). - Plus prs de nous, on n'a qu'à songer à un Yves Montand interprétant "La fte à Loulou". - Personne cependant ne semble avoir pris la relve de ce Paulus dont les refrains résonnent encore dans notre inconscient collectif.
La chanson à l'origine de ce grand succs doit son existence à un ballet écrit par Louis César Désormes. - Le ballet dont on ignore jusqu'au nom a été vite oublié, mais l'air entraînant de ce passage plut immédiatement à Paulus qu'il confia à ses paroliers favoris et la chanson qu'ils en tirrent devint immédiatement un grand succs. - Puis, un soir, en l'honneur du Général Boulanger, Paulus changea le dernier vers du deuxime couplet ;
"Moi, j'faisais qu'admirer
Tout nos braves petits troupiers."
devint
"Moi, j'faisais qu'admirer
Notr' brav' général Boulanger."
Ce fut le délire.
"Je n'ai jamais fait de politique, mais j'ai toujours guetté l'actualité" affirma-t-il dans ses mémoires [****]
Et comment ! Jusqu'à la toute fin de sa carrire, Paulus dut conserver cette chanson à son répertoire, Général Boulanger ou pas. - Lors de l'exposition de 1898, on était obligé de fermer les portes de l'Alcazar à huit heures du soir, tant était grande la foule qui voulait voir et entendre celui qui, au dernier refrain, hissait son haut de forme au bout de sa canne et entamait son "Gais et contents..." en chevauchant un cheval imaginaire.
Est-ce à cause des paroles plus ou moins grivoises ou à cause du tempo - trs militaire, soit dit en passant (voir au numéro 2) - de la gaieté qui se dégage de son refrain que l'on se souvient encore de cette chanson ? - Elle a plus de cent ans et voyez, en cliquant sur le lecteur ou la note ci-dessous, si, parmi vos récents ou plus anciens souvenirs, elle ne fait pas partie de celles que vous croyiez avoir oubliées.
En r'venant d' la R'vue:
1886 - Paroles de Lucien Delormel et Léon Garnier, musique de Louis-César Désormes.
Le grand succs des années quatre-vingt, c'est celui-là, créé par Paulus, en mai 1886 à La Scala, Paulus qui avait entamé difficilement une carrire d'interprte dix ans auparavant mais qui, un jour, découvrit qu'il pouvait soulever l'enthousiasme du public en se promenant d'un bout à l'autre de la scne, dansant, gesticulant, suant, tout en chantant "Les pompiers de Nanterre" [*]. - Sans le savoir, il venait de créer un genre nouveau, celui du gambilleur (de gambille, mot picard signifiant jambe et, par extension, danse), particulirement adapté pour chanter "En revenant de la Revue".
Il n'a pas été filmé - voir la note [**] ci-dessous - et sa voix n'a jamais été enregistrée (voir la note [***]) mais les descriptions que l'ont faites de ses prestations ses contemporains, les disques publiés sous son nom, les affiches et les photos qu'ils nous a laissées nous donnent une assez bonne idée de ce que devait tre un tour de chant à la Paulus. - Plus tard, d'autres artistes viendront et gambilleront sur scne : Mayol dont toutes les chansons furent tout au long de sa arrire accompagnées de gestes et de pas de danse, Georgius, aussi, qui essoufflait son public mais qui, lui, n'était jamais essoufflé ou encore Georges Milton qui, lui, a eu le bonheur (pour nous) d'tre filmé (voir en sa page, l'extrait de "La fille du Bédouin"). - Plus prs de nous, on n'a qu'à songer à un Yves Montand interprétant "La fte à Loulou". - Personne cependant ne semble avoir pris la relve de ce Paulus dont les refrains résonnent encore dans notre inconscient collectif.
La chanson à l'origine de ce grand succs doit son existence à un ballet écrit par Louis César Désormes. - Le ballet dont on ignore jusqu'au nom a été vite oublié, mais l'air entraînant de ce passage plut immédiatement à Paulus qu'il confia à ses paroliers favoris et la chanson qu'ils en tirrent devint immédiatement un grand succs. - Puis, un soir, en l'honneur du Général Boulanger, Paulus changea le dernier vers du deuxime couplet ;
"Moi, j'faisais qu'admirer
Tout nos braves petits troupiers."
devint
"Moi, j'faisais qu'admirer
Notr' brav' général Boulanger."
Ce fut le délire.
"Je n'ai jamais fait de politique, mais j'ai toujours guetté l'actualité" affirma-t-il dans ses mémoires [****]
Et comment ! Jusqu'à la toute fin de sa carrire, Paulus dut conserver cette chanson à son répertoire, Général Boulanger ou pas. - Lors de l'exposition de 1898, on était obligé de fermer les portes de l'Alcazar à huit heures du soir, tant était grande la foule qui voulait voir et entendre celui qui, au dernier refrain, hissait son haut de forme au bout de sa canne et entamait son "Gais et contents..." en chevauchant un cheval imaginaire.
Est-ce à cause des paroles plus ou moins grivoises ou à cause du tempo - trs militaire, soit dit en passant (voir au numéro 2) - de la gaieté qui se dégage de son refrain que l'on se souvient encore de cette chanson ? - Elle a plus de cent ans et voyez, en cliquant sur le lecteur ou la note ci-dessous, si, parmi vos récents ou plus anciens souvenirs, elle ne fait pas partie de celles que vous croyiez avoir oubliées.
Collection
Citation
“On y a coupé la tête!,” Execution Ballads, accessed November 3, 2024, https://omeka.cloud.unimelb.edu.au/execution-ballads/items/show/1002.